Résoudre la crise politique pour régler la crise environnementale

Lors de la dernière conférence TED, l'économiste de l'environnement, Ralph Chami, a rappelé l'importance et l'urgence d'adopter de nouvelles approches pour agir contre le dérèglement climatique et préserver les écosystèmes vivants. En effet, selon ses calculs, une baleine bleue contribuerait sur le marché de la compensation carbone à 3 millions de dollars ! Attendu que lorsqu'une baleine grandit, elle capture des tonnes de carbone, et lorsqu'elle meurt, ce carbone se retrouve au fond des océans où il reste piégé pendant des centaines d'années, la valeur de cette compensation carbone est largement supérieure à celle de l'huile et de la viande provenant de la chasse à la baleine. De manière analogue, le processus de captage de carbone fourni par les profondeurs de l'océan contribuerait à une valeur économique équivalente à plus de 2 000 milliards de dollars.

Ainsi, son entreprise, Rebalance Earth, crée des marchés financiers destinés à valoriser la flore et la faune marine ou terrestre qui réduisent le carbone. Ce faisant, elle permet d'accroître la richesse et les possibilités des communautés locales et de proposer de nouvelles options de compensation carbone permettant ainsi de protéger directement des écosystèmes inestimables.

Malheureusement, la demande de crédits carbone destinée à protéger les écosystèmes naturels est aujourd'hui très restreinte car ces solutions ne sont pas intégrées aux marchés régulés et les industriels ne peuvent y avoir accès pour remplir leurs engagements. Les seules exceptions sont celles qui concernent les forêts et les projets de création de nouveaux boisements et non la préservation des forêts existantes.

C'est à ce titre notamment, que l'ancien vice président Al Gore, présent également à la conférence, a rappelé que le plus grand défi aujourd'hui n'était plus technique ou technologique, que toutes les solutions pratiques existaient, mais que pour résoudre la crise environnementale il nous fallait désormais résoudre la crise politique.

A propos des travaux de Ralph Chami