Les modèles économiques des nouveaux sites d'infos

Les nouveaux sites internet d'informations participatifs sont de plus en plus nombreux sur le net français et ils sont tous à la recherche d'un modèle économique viable ! La grande majorité d'entre eux sont (ou tentent d'être) financés par la publicité. D'autres modèles émergent depuis peu. En effet, ces derniers mois deux ovnis sont apparus dans le paysage internet français : les sites « Arrêt sur Images » de Daniel Schneidermann et Mediapart  d'Edwy Plenel. Alors que tous privilégient le nombre de lecteurs, donc de visiteurs uniques pour augmenter les revenus publicitaire, ceux là décident de mettre l'accent sur l'indépendance et de se financer grâce aux abonnements des internautes!  Sur ces sites, les contenus ne seront donc à terme  accessibles qu'aux abonnés (à quelques exceptions près).

La pub serait-elle alors dépassée? Certains ont déjà essayé de s'en passer et ont échoué, comme proche-orient.info.  Personnellement, je reste attaché aux fondamentaux : rendre payant l'accès à un site c'est limiter son audience donc diminuer le potentiel de rémunération (que ce soit via abonnement ou pub).  Certes, le fait de faire payer permet de filtrer. Les sites d'UGC ont peut être à y gagner à long terme en qualité mais pour que cela fonctionne il faut déjà atteindre une masse critique de lecteurs et de contributeurs.

Des solutions hybrides semblent pourtant prometteuses. Une première consiste à mêler publicité et « rétribution libre ». La rétribution libre c'est laisser le lecteur juge du prix qu'il paiera pour accéder à l'information. Des expérimentations prouvent que la qualité paye parfois (c'est le cas sur Oh my news !).

Une dernière approche intéressante revient à créer un club d'amis mécènes. Dans ce modèle la publicité perdure et tous les contenus du site restent accessibles librement et gratuitement. En revanche les membres qui ont payé un droit d'adhésion sont distingués (cela va du pictogramme, aux mises en valeur sur les réseaux sociaux jusqu'à la visibilité lors des campagnes de communication). La limitation majeure de cette approche est qu'elle ne fonctionne que si la marque est assez forte pour susciter un désir d'appartenance à un groupe, au club.

BilletMichel LEVY-PROVENCAL