Réinventer le système éducatif, un impératif de ce quinquennat.
L'élection présidentielle derrière nous, nous pouvons en retenir une chose : les cinq prochaines années seront décisives et l'équipe en place a un devoir de réussite. Sans quoi la France perdra non seulement sa stature à l'échelle mondiale mais, plus grave, notre génération handicapera durablement celle qui vient. En choisissant une croissance par la relance et une politique de demande, la France n'a pas d'autre solution que de réussir son pari. C'est un risque, mais c'est aussi probablement une réelle chance. En somme, nous avons 5 ans pour trouver des solutions aux dérèglements sociaux que la crise a générés et des solutions de financement optimales, peu coûteuses et à fort effet de levier. Cet article est le premier d'une série qui a pour but de donner quelques idées à nos nouveaux dirigeants et tenter de les sensibiliser sur ce qui se fait ailleurs en matière d'innovation. Ré-initialiser notre modèle éducatif est un impératif. Tout d'abord parce que il a été conçu pour un modèle économique et social datant du 19eme siècle mais surtout parce que les modes de transmission du savoir ont radicalement évolué avec les technologies de l'information. Sir Ken Robinson explique dans la vidéo ci-dessous comment et pourquoi le système éducatif américain actuel éteint les talents et tue la créativité (le discours reste évidemment pertinent pour la France).
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Vous l'aurez compris, nous nous dirigeons vers un nouveau modèle radicalement ouvert, asynchrone et collaboratif. Il laisse place à l'expérience et à la curiosité. Il consiste à adapter la transmission des savoirs dispensés à l'école aux usages et aux modes de diffusion actuels. Plutôt que de susciter frustration et ennui l'école doit ramener dans ses rangs les curieux et les passionnés qu'elle a laissé, et continue à laisser au bord de la route. Voltaire disait "L'éducation développe les facultés, mais ne les crée pas". Comment donner la possibilité à chacun d'entre nous de développer et d'enrichir nos facultés, où que nous soyons et qui que nous soyons ? Et bien en diffusant largement et massivement le savoir sur Internet et en suscitant la collaboration des étudiants.
Aux Etats-Unis, le MIT et Harvard ont commencé à adopter cette stratégie en décidant il y a quelques semaines d'ouvrir leurs cours sur Internet. Le projet s'appelle edX.
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Dans un autre registre, la conférence TED a mis en ligne début mai, une plateforme dédiée à l'éducation et basée sur les contenus des conférences.
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Une multitude de projets de ce type, de petite ou de grande ampleur, émergent aux Etats-Unis, en Asie et dans le reste du monde depuis quelques années. Que faisons-nous en France pour accompagner ce mouvement ? Une solution simple serait de commencer par travailler avec les enseignants et les élèves de nos grandes écoles pour oeuvrer à la publication la plus large possible des cours ? Savez-vous qu'aujourd'hui l'école Sciences-Po possède une plateforme d'enregistrement et de diffusion collaborative de ses cours, mais que ce système n'est réservé qu'aux seuls élèves de l'école ?
Il existe des initiatives, des projets qui ont montré la voie comme la célèbre Khan Academy.
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De nombreuses startups travaillent sur ce type de système dont des startups françaises comme Unishared.
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Mais ces initiatives ne sont malheureusement pas encore assez intégrées aux processus d'apprentissage dans nos écoles françaises.
Nous avons cinq ans pour changer la donne dans nos écoles, nos collèges, nos lycées et nos universités. Les outils sont là. La motivation des étudiants aussi, j'en suis convaincu. Reste la volonté politique.
>> Prochain billet : accompagner la nouvelle révolution numérique qui vient.