Affaire Griveaux : et si les fakenews étaient une solution pour protéger nos vies privées ?

L’affaire Griveaux est un signal fort, la vie privée n’existe plus. Il va nous falloir trouver des solutions pour préserver ce droit fondamental, le droit au secret et le droit à l’oubli. Penser que la loi est la solution est une erreur : la loi n’a jamais suffit et elle ne suffira pas.

Demain, avec la convergence des neurotechnologies, l’explosion des objets connectés et de l’IA non seulement chacune de nos actions, mais pire encore, chacune de nos pensées et chacun de nos fantasmes seront tôt ou tard exposés publiquement.

Quelle stratégie adopter face à cela ?

Se déconnecter définitivement et abandonner tout usage numérique ? Cela n’a pas de sens, à moins de vouloir se suicider socialement et professionnellement. De toute manière notre environnement de plus en plus surveillé et connecté nous exposerait malgré tout.

Mettre en œuvre des stratégies de cryptage et de sécurisation systématique de nos données ? La complexité des systèmes et leur foisonnement sont tels que ce serait peine perdue.

Accepter de vivre dans une société de la transparence totale et s’interdire toute action (pensée ??) préjudiciable ? Impossible ! Ce serait accepter de vivre une torture physique et psychologique de chaque instant.

Assumer ? C’est à dire se soumettre à la transparence totale et ses conséquences : la fin du secret, de l’intime, de la vie intérieure... les conséquences d’une telle acceptation collective sont difficiles à imaginer sans qu’une partie infime de l’humanité, la plus riche, ne s’offre le luxe de l’anonymat, de la vie privée et du secret au détriment de la très grande majorité.

Il existe peut être une solution, expérimentée et présentée il y a quelques années par un artiste, Hasan Elahi, dans un remarquable TED talk. Hasan, victime d’une erreur du FBI, a été surveillé et traqué pendant plusieurs mois. Considéré a tort, comme terroriste, il a réussi à se libérer de cette surveillance en inondant le réseau de fausses informations. Cette stratégie connue des hackers et des experts en sécurité avait d’ailleurs été utilisée pendant la campagne présidentielle de Macron pour discréditer les éventuelles fuites d’informations ou cyber attaques contre le candidat. A l’époque les boîtes emails de campagne avaient été truffées de faux messages...

Et si demain nous nous dotions de boucliers numériques qui produiraient en permanence des fausses données de géolocalisation ou de consommation, de fausses images et vidéos, des deepfakes de nous-mêmes et de nos proches, le tout au service de notre anonymat sur le réseau. Alors les fakenews auraient enfin une utilité ! la protection de nos vies privées.

 
Michel Lévy provencal