Dépasser le clivage "transhumanistes" contre "bio-conservateurs"
A la fin de l'année dernière, nous avons été stupéfaits par une série d'avertissements émis par des personnalités reconnues du monde des sciences et des technologies, contre les dangers de l'intelligence artificielle. Au tout début de cette année, la France a été le témoin d'une succession d'incidents impliquant des dronesqui survolaient des zones sensibles, à Paris ou autour de centrales nucléaires. En mars dernier, le patron de Renault, Carlos Ghosn prédisait l'arrivée des voitures autonomes sur nos routes en 2018 et dans nos villes en 2020. Quelques mois plus tard, nous découvrions les images de cellules cardiaques vivantes, qu'une équipe de chercheurs américains était parvenue à fabriquer dans leur laboratoire. La semaine dernière nous étions scandalisés par les expériences génétiques effectuées par des chercheurs chinois sur des embryons humains. Avant-hier encore on apprenait qu'un nouveau cœur artificiel "Carmat" était greffé sur un patient à l'hôpital Pompidou. Et les jours qui viennent nous réservent encore bien des surprises. Nous vivons une époque formidable: une période de convergence et de transition technologique rare dans l'histoire de l'humanité! En réaction à cette accélération des avancées technologiques, deux camps semblent se dessiner. C'est en tout cas, ce que soulignent la plupart des médias en quête de clivages et de sensations. Le monde serait en passe d'être divisé en deux catégories: ceux qui se définiraient comme "transhumains", "technofascistes biberonnés" aux bits et au silicium, ne rêvant que d'évoluer vers une existence hybride entre cyborgs et humains augmentés. Et la catégorie de ceux qui résistent, décroissants, "bioconservateurs", veilleurs de zones à défendre, sentinelles du vivant pur et naturel qui se battent coûte que coûte pour que la vie, la vraie, continue d'exister. Cette vision caricaturale du monde a toujours été la marque de fabrique des vendeurs de supports publicitaires. Aujourd'hui, on met en scène Ray Kurzweil, la Singularity University, ou l'indécrottable provocateur et pourtant sympathique Laurent Alexandre dans les rôles respectifs de l'empereur Palatine, l'Etoile noire et Darth Vader.
Il y a 5 ans, il s'est passé à peu près la même chose avec TEDxParis, quand nous tentions d'importer la conférence TED et l'esprit entrepreneurial californien au bord de la Seine, pas loin des Champs-Elysées, au Théâtre de l'Espace Pierre Cardin. On nous reprochait au mieux notre naïveté et fascination pour la culture néo-hippie; au pire, d'appartenir à une secte tentant de s'implanter en France. Pourtant, TEDxParis, historiquement premier TEDx d'Europe et plus large communauté TEDx au monde, inspire au quotidien plus de 75.000 personnes. À son tour, ce succès encourage chaque jour de nouveaux TEDxers à s'engager dans l'aventure et à créer leur propre événement indépendant, propageant l'esprit TED partout en France.
Après avoir révélé et amplifié pendant cinq années une série d'idées, d'initiatives et de projets qui méritaient d'être reconnus, il était temps d'aller plus loin et d'inviter la communauté des 75.000 curieux, optimistes et acteurs du changement à s'engager pour passer à l'action. C'est ainsi qu'en 2014 est née: "L'ÉCHAPPÉE VOLÉE", le do-tank de la communauté TEDxParis qui prône l'action individuelle, simple, efficace et virale en faveur d'initiatives d'intérêt général. L'année 2015 marque le début d'une nouvelle ère. Nous vivons une année de bascule et connaissons, probablement pour la seconde fois de notre Histoire, l'aube d'une Renaissance. Cela peut paraitre exagéré mais la convergence, dont nous sommes les témoins, des nanotechnologies, biotechnologies, sciences de l'information et sciences cognitives, en est le principal moteur.
C'est pour toutes ces raisons, que nous avons voulu, l'équipe TEDxParis et sa communauté, proposer cette année, à "L'échappée Volée", une expérience unique, un programme construit autour des piliers de cette nouvelle Renaissance et des initiatives dont le but unique reste d'apporter des solutions aux défis de notre temps. Cette année, les 6 et le 7 juin prochains, 1000 personnes se retrouveront au cœur d'un des joyaux architecturaux de la Renaissance, le Château de Chambord, pour célébrer et aider ceux qui inventeront les quinze prochaines années.
Nous retrouverons six projets sélectionnés pour leur qualité, leur originalité, leur niveau d'innovation et leur impact potentiel. A l'instar de "Roger Voice", une application qui permet aux malentendants de téléphoner, grâce à un outil qui sous-titre les conversations en temps réel; de "What if Community", une plateforme de financement en ligne des études supérieures alliant financement participatif, ouverture à un réseau professionnel et partage d'expériences; de "Glowee", un système de bio-éclairage sans consommation d'électricité ni émission de pollution; de "Bionico Hand", une prothèse du membre supérieur, imprimé en 3D, à bas coût, open source, facilement réparable et donc accessible aux personnes à faibles ressources financières; de "Leka", un robot abordable techniquement et financièrement, pour les parents et les éducateurs spécialisés dans l'accompagnement d'enfants atteints d'autisme; ou enfin de "Fluicity", une plateforme digitale destinée aux élus locaux permettant de renforcer les liens avec leurs électeurs et d'améliorer leur prise de décision, grâce à l'utilisation du big data.
Tous: créateurs, innovateurs, entrepreneurs, scientifiques, intellectuels, historiens, artistes, philosophes, éthiciens, etc, auront à cœur de débattre de ces nouveaux clivages qui émergent et de nous éclairer sur le monde qui vient. Ils auront surtout pour objectif de nous faire dépasser les postures et caricatures actuelles pour montrer à quel point cette Renaissance digitale sera riche de sens, de solutions et de défis pour les générations futures.
Pour participer à "L'ÉCHAPPÉE VOLÉE" ou en savoir plus, rendez-vous sur leur site.