Apprendre à vivre avec…
Jusqu’à 70% de la population pourrait être atteinte par le COVID-19 !
Voilà la prédiction faite il y a des semaines par un professeur de Harvard qui a fait tousser pouffer beaucoup de monde.
La semaine dernière Angela Merkel a repris ce chiffre en s’appuyant sur l’analyse de plusieurs spécialistes allemands.
Patrick Pelloux est le premier français à avoir tiré la sonnette d’alarme dans une émission de télé grand public cette semaine... en évoquant 15 millions de contaminés en France (22% de la population).
Depuis, de nombreux commentateurs repartent de ces chiffres pour construire des raisonnements hâtifs. Par exemple prédire le nombre de morts. 22% de la population et 2,5% de létalité engendrerait environ 370 000 morts ! En réalité ce chiffre est surestimé. En effet nous ne connaissons pas le taux de létalité réel car il est calculé sur la base des cas testés et non les cas réels... Si ce taux est corrigé, dans les scénarios (taux moyen à 0,5% d’après une étude allemande), le virus pourrait engendrer en France entre 75 000 (pour 22% de taux de contamination) et 235 000 morts (pour 70%). Soit 8 à 24 fois plus que le bilan de la grippe annuelle...
Dans le pire des cas, 235 000 morts en France et 70% de la population atteinte ?
Ce serait une catastrophe sanitaire, inférieure à celle de la grippe espagnole de 1918 (408 000 morts) mais supérieure à celle de 1957 (100 000 morts). Soit «La plus grave crise sanitaire qu'ait connu la France depuis un siècle» comme le prédisait Macron dans son discours du 12 mars...
Tous les efforts (absolument nécessaires) pour ralentir l’épidémie et éviter l’engorgement du système de santé rallongent en même temps la durée pendant laquelle nous allons devoir vivre avec. Il est grandement possible que nous fassions une erreur en croyant que les éventuels 70% et que les possibles 235 000 morts soient atteints dans les douze mois qui viennent ! Il faudra probablement plusieurs années pour y parvenir et cela diluera ces chiffres dans nos statistiques démographiques habituelles : 2 ans, 3 ans, plus... Il faut espérer que d’ici là traitements et vaccins soient largement déployés. On se retrouvera alors dans une situation similaire à celle de nombreuses autres maladies : nous aurons appris à vivre avec.