COVID-19, on fait quoi maintenant ?
Au cours de la semaine dernière, notre complexe amygdalien, le centre de la peur au cœur de notre cerveau, a été sur-sollicité ! Alors que le Coronavirus se répand, il est très préoccupant de voir combien la peur de la pandémie circule dans nos médias d'information et sociaux.
Peur ou réalité * ?
Lors d'une des pires journées pour le Coronavirus en Chine (le 10 février 2020), 108 personnes sont mortes. En comparaison, chaque jour dans le monde :
- 26 283 personnes meurent du cancer ;
- 49 041 personnes meurent de maladies cardiovasculaires ;
- 4 383 personnes meurent du diabète ;
- 2 740 personnes meurent d’une maladie transmise par un moustique ;
- 2 191 personnes se suicident ;
- Et 1 287 personnes sont assassinées…
Et pourtant la panique due au Coronavirus est partout.
Regardons les données
Pendant la saison 2017-2018, les chiffres du CDC évaluent à environ 290 000 à 650 000 les décès liés à la grippe. En comparaison, à l'échelle mondiale, l'épidémie de Coronavirus a entrainé environ 3 500 décès dans le monde (chiffres d'aujourd'hui) pour 102 000 personnes infectées.
Si le taux de mortalité du Coronavirus semble désormais supérieur à celui de la grippe classique (les estimations vont de 1,4 % à 3,5 % selon l'OMS), le bilan de la grippe classique est étonnamment plus lourd que celui de la COVID-19. Sommes nous en train de sur-réagir ?
Peut-on vraiment comparer COVID-19 et la grippe saisonnière ?
OUI, on peut comparer à un instant T l’impact que COVID-19 a sur notre complexe amygdalien par rapport à celui de la grippe saisonnière et s’étonner de la disproportion de notre réponse.
Mais, NON, on ne peut pas vraiment comparer COVID-19 et la grippe saisonnière particulièrement quand on étudie leur dynamique. En effet la mortalité de COVID-19 est 5 à 20 fois supérieure à celle de la grippe saisonnière et sa viralité au moins 2 fois supérieure. Si on se projette dans plusieurs semaines, et qu'aucune précaution ni mesure d’isolement n'est suivie, il serait logique que les dégâts provoqués par COVID-19 dépassent ceux de la grippe saisonnière... L'incertitude nous paralyse à nouveau.
Depuis 2 semaines, notre cerveau réagit comme si on se baladait de nuit dans une savane infestée de prédateurs. Les réseaux sociaux ne font qu’amplifier le moindre bruit environnant et les autorités qui seront tenues responsables si une catastrophe arrivait, sont paralysées par le principe de précaution, en conséquence elles préfèrent sur-jouer la prudence.
Alors que faire ?
Comme pour toute maladie infectieuse, il est justifié de s'inquiéter et prendre des mesures sanitaires. Mais tenter de comprendre le phénomène au fur et à mesure de son évolution, suivre les données, écouter les experts, permet aussi de limiter l’épidémie de peur qui s’abat sur nous et nous paralyse.
Des actions concrètes
Evidemment, suivre de manière stricte les consignes officielles pour éviter la propagation du virus.
Ensuite se préparer à travailler et vivre autrement. Cette épidémie est un vrai test pour les entreprises. Avec mon équipe nous avons anticipé très tôt un possible confinement et pour garantir la continuité de nos activités avons accéléré une organisation du travail décentralisée et à distance : visioconférence, webinars, contenus LIVE en replay et en streaming, espaces de travail virtuels… Pour en savoir plus.
Aussi, la pire des façons de nous informer reste de faire confiance aux réseaux sociaux. Cette crise sanitaire est aussi une crise majeure de l’information. Dans les mois qui viennent il y a des chances que nous étudiions cet épisode comme une des premières grandes paniques planétaires.
Contribuer à limiter la propagation de la peur
Enfin, pour contribuer à limiter cette peur globale, nous sommes, avec l’ensemble du réseau Boma, en train d’organiser un événement mondial pour tirer les premières leçons de cette épidémie. Il aura lieu sur 4 continents et proposera des heures de conversations avec nos experts. Ce sommet se déroulera en ligne dans les semaines qui viennent. Il sera gratuit et ouvert au public et réunira des acteurs de la santé, des psychologues, des sociologues, des activistes, des chercheurs, des innovateurs et je l’espère, chacun d’entre vous ! Pour être averti de la date et de l'heure de l'événement, il suffit de s'inscrire sur la newsletter de Boma France.
(*Données et éléments extraites du dernier post de Peter Diamandis)