Sur l'IA révolutionne et les grandes transformations à venir
Jerome Coutou : Bonjour Michel Levy Provençal.
Michel Levy Provençal : Bonjour Jérôme.
Jerome Coutou : Vous êtes un entrepreneur innovateur et penseur reconnu dans le domaine du numérique et de l'innovation. Vous avez notamment fondé Rue 89 et TEDx Paris et, plus récemment, Boma. Vous êtes également auteur de nombreux livres, dont le dernier "Le Monde qui Vient en 33 Questions". Et, scoop aujourd'hui, vous sortez un nouveau livre sur un sujet passionnant: le métavert. Je vous propose dans cette interview de balayer différents sujets liés aux révolutions technologiques actuelles et leur impact sur l'humanité. Mais avant, pourriez-vous nous dire ce dont le petit Michel Levy Provençal rêvait quand il était petit et ce qui vous a poussé vers les médias, la transmission, et l'innovation?
Michel Levy Provençal : Écoutez, autant que je m'en souvienne, j'ai toujours été passionné par le fonctionnement des choses et des phénomènes du monde. Aujourd'hui, je le dis avec ces mots, mais quand j'étais gamin, j'adorais tous les livres qui expliquaient comment les choses marchaient. Je me rappelle d'une collection, je ne sais pas si vous vous en souvenez, qui s'intitulait "Comment ça Marche?" J'adorais cette collection. Gamin, j'ai essayé de comprendre la biologie, l'univers, les phénomènes physiques et, naturellement, j'ai grandi, fait des études scientifiques et je suis devenu ingénieur. J'ai grandi au Maroc, je suis né au Maroc et je suis arrivé en France à l'âge de 17 ans, où j'ai fait mes études. Voilà la version courte de cette histoire.
Jerome Coutou : Depuis votre jeunesse, nous avons vu beaucoup d'évolutions et de révolutions. Peut-être une question un peu abrupte : vivons-nous aujourd'hui la plus grande révolution de toute l'histoire de l'humanité?
Michel Levy Provençal : Merci pour cette question. Je tiens souvent à rappeler à quel point nous vivons une époque extraordinaire. Beaucoup de phénomènes que nous vivons sont soudains, très rapides et effrayants. Je parle notamment de l'évolution des technologies ces 20 ou 30 dernières années et des crises. Mais jamais dans l'histoire, l'humain n'a eu autant de conditions favorables à sa prospérité. L'exemple de la violence, est frappant : le monde n'a jamais été aussi peu violent qu'aujourd'hui. Si on prend un autre exemple, l'espérance de vie humaine a quasiment doublé en un siècle. Je pense qu'avec la révolution scientifique et technologique, nous vivons l'une des périodes les plus extraordinaires de l'histoire et ce n'est que le début.
Jerome Coutou : Nous allons parler d'intelligence artificielle tout au long de cette interview car c'est un véritable tsunami. Mais d'abord, parlons du journalisme en ligne. Vous avez été un pionnier en fondant Rue 89. Comment voyez-vous l'évolution des médias à l'ère numérique? Certains médias sont financièrement autonomes, comme Mediapart, et d'autres?
Michel Levy Provençal : Lorsque nous avons cofondé Rue 89 en 2006 avec Pierre Haski, Laurent Mauriac et Pascal Riché, il n'y avait pas de média pur player en ligne en France. Aux États-Unis, il y avait quelques initiatives. Mediapart a émergé presque en même temps que Rue 89 avec des modèles économiques très différents. Le premier, Rue 89, était basé sur la publicité, tandis que Mediapart était basé sur la souscription. Le modèle Rue 89 n'a pas survécu. La dimension technologique n'a pas été prise assez au sérieux. En parallèle, Mediapart a poursuivi son chemin avec un modèle plus traditionnel. La leçon est que pour révolutionner un secteur, il faut embrasser pleinement les technologies. 2006-2007, c'était le début de l'arrivée de Facebook. Nous aurions pu voir l'évolution du marché publicitaire en même temps que Facebook, mais nous ne l'avons pas fait.
Jerome Coutou : Quel est l'impact pour vous des nouvelles technologies sur le journalisme?
Michel Levy Provençal : On vit une période troublante au regard de ce que sont capables aujourd'hui de produire ces technologies. L'intelligence générative, en l'occurrence, a la capacité de manipuler toutes sortes d'informations et de formats: au début le texte, ensuite l'image, de plus en plus la vidéo, et demain les environnements 3D interactifs.
Face à la menace des technologies génératives, plusieurs réponses sont possibles.
Certains plaident pour un moratoire autour de l'intelligence artificielle générative, arguant que c'est trop dangereux. Cependant, ces modèles génératifs, souvent en open source, se diffusent très rapidement et ne peuvent être comparés à des armements physiques sécurisés comme les armes nucléaires. Les interdire est donc irréaliste.
D'autres envisagent un environnement contrôlé ou "bac à sable", en particulier en France ou en Europe. L'idée est d'avoir une souveraineté technologique sur les solutions utilisées. C'est une belle idée, mais aujourd'hui c'est une utopie. Même si certains modèles comme Mistral apparaissent, il n'existe pas encore d'infrastructure totalement souveraine en France ou en Europe comparable à celle des grands acteurs technologiques comme Google, Amazon, ou Microsoft.
Une autre approche consiste à être interdépendants, c'est-à-dire utiliser des briques technologiques non-européennes, mais grâce à notre expertise et nos données, devenir des acteurs essentiels dans la chaîne globale. Dans ce contexte, face aux risques des IA génératives (comme la désinformation ou la génération de molécules ou de virus), une éducation citoyenne est cruciale. Exposer les citoyens à ces contenus, leur expliquer comment ils sont créés, les familiariser avec ces technologies, c'est comme les vacciner. En étant exposés, ils développent des anticorps cognitifs pour reconnaître et se défendre contre la désinformation.
L'interdiction n'est pas possible et le "bac à sable" est illusoire. La meilleure approche est éducative: comprendre, familiariser et intégrer les capacités et les risques de ces technologies. En tant qu'utilisateur, développeur, consultant, formateur et auteur, je m'efforce de promouvoir cette compréhension et cette familiarisation avec les enjeux de ces solutions technologiques, pas seulement l'IA mais aussi d'autres technologies. Il est essentiel que nous soyons tous bien armés face à cette révolution imminente.
Jerome Coutou : Est-ce que vous pensez que la Chine, qui exerce un contrôle de l'information quasi total sur sa population, qui peut aussi contrôler grâce à son système de crédit social les pensées et informations, peut-elle continuer ainsi ? Ont-ils la capacité de contrôler encore longtemps leur population ?
Michel Levy Provençal : C'est la question de notre époque. Aujourd'hui, après 30 années de relative paix mondiale, nous entrons dans une ère de conflit. Je pense que la février de 2022 a été une rupture majeure avec l'invasion de l'Ukraine. Nous observons le processus qui nous fait sortir d'un monde bipolaire pour entrer, comme certains le diraient, dans un monde multipolaire. Je pense qu'on entre plutôt dans une sorte de grand archipel global où chaque puissance ou puissance en devenir essaie de développer son narratif, ses armées, sa culture, bref, sa propre puissance. Dans ce cadre, ce que vous évoquez sur la Chine représente une de ces puissances majeures. C'est une vision du monde qui se déploie. La question est de savoir si c'est cette vision qui va prospérer ou si c'est la vision libérale occidentale démocratique qui l'emportera. C'est tout le combat de notre époque. Personnellement, je me range clairement du côté des démocrates libéraux occidentaux. Je ne peux pas répondre à votre question sur le fait de savoir si le modèle chinois autocratique et autoritaire sera le vainqueur. J'espère que non. Je crois que la liberté est une valeur tellement forte et désirable que nous pouvons gagner cette bataille. Mais pour cela, il faut conserver cette désirabilité. Le risque est que face à ces régimes autoritaires, ou face aux risques internes d'émergence de mouvements terroristes par exemple, nous soyons poussés à adopter un régime plus autoritaire. Nous pourrions alors perdre cette liberté, élément fondamental de la démocratie, en cherchant à nous protéger. Cela rendrait le modèle démocratique moins attractif. C'est là le piège central pour moi. Il est lié à notre capacité à conserver la liberté comme valeur fondamentale.
Jerome Coutou : Vous êtes également le fondateur de TEDx Paris. Pourriez-vous partager votre retour sur les plus grands moments que vous avez connu dans cette aventure ?
Michel Levy Provençal : L'aventure TEDx est une aventure extraordinaire, une aventure de curiosité, de passion, de découverte, et humaine. TEDx est une communauté dans laquelle je suis encore très investi. Chaque année, malgré la période covid, j'amène une délégation de Français à la conférence TED annuelle. Je suis toujours extrêmement assidu à ce qui se fait dans cette communauté car c'est une source d'inspiration extraordinaire. Entre 2009 et 2019, j'ai eu la chance de découvrir des personnalités extraordinaires sur scène, comme Thomas Pesquet en 2012, Céline Bardé, Étienne Klein et tant d'autres. Laurent Alexandre est également une personnalité avec qui j'ai travaillé et qui m'a marqué.
Jerome Coutou : Quelle est l'importance pour vous de plateformes comme TEDx, surtout pour partager des idées innovantes et inspirantes ?
Michel Levy Provençal : Les plateformes comme TEDx ont un rôle crucial dans le partage de la connaissance et l'éducation. Une démocratie doit avoir une vision éducative avant tout car cela permet de perdurer la démocratie.
Jerome Coutou : Comment voyez-vous l'éducation aujourd'hui et quel rôle doit-elle jouer dans le partage et la transmission des connaissances à l'heure de l'IA ou de Chat GPT ?
Michel Levy Provençal : Nous sommes à un moment de l'histoire où les compétences d'un diplômé deviennent obsolètes très rapidement à cause de l'évolution rapide de la technologie et des défis mondiaux. Il est donc impératif d'adopter une approche d'apprentissage continu. Personnellement, je considère qu'il faut réserver entre 8 et 12h par semaine pour apprendre, désapprendre, réapprendre, et surtout apprendre à apprendre. Il y a aujourd'hui de nouvelles méthodes d'apprentissage, comme la méthode Pomodoro ou le système des flashcards. L'IA offre également de nouvelles méthodes d'apprentissage, par exemple dialoguer avec Chat GPT. Pour moi, l'éducation est la révolution qui doit aller en parallèle de cette révolution technologique que nous vivons.
Jerome Coutou : Dans ce nouveau monde, comment voyez-vous la nécessité pour les entreprises de se réinventer et quel est le rôle de l'agence "Brightness" dans ce processus ?
Michel Levy Provençal : Dans ce nouveau monde, les entreprises doivent se transformer et se réinventer. La transformation numérique présente de nombreux défis, dont l'un des plus grands est la vitesse à laquelle ces changements se produisent. Cette vitesse peut créer de la résistance au changement. Il est donc impératif d'aligner autant que possible toutes les parties prenantes de l'entreprise pour les engager dans une direction commune. Notre rôle, en tant qu'agence "Brightness", est de créer les conditions pour cet engagement. Historiquement, notre équipe a travaillé sur l'inspiration, en aidant les organisations à s'inspirer de nouvelles idées et transitions. Mais l'inspiration à elle seule ne suffit pas, il faut aussi acquérir des compétences. Nous aidons donc les entreprises, principalement les grands groupes, à construire des programmes de formation qui ont un caractère unique, basé sur notre expérience de création d'expériences de transformation. Ces programmes ne sont pas traditionnels, ils sont conçus comme des expériences de formation. Nous utilisons des outils comme les TED Talks pour inspirer, puis nous passons à la phase de formation pour acquérir des compétences.
Jerome Coutou : Vous avez mentionné "l'échappée volée". Comment cela diffère-t-il d'un think tank traditionnel ?
Michel Levy Provençal : L'échappée volée est une initiative lancée en 2013 basée sur l'idée que l'inspiration est essentielle, mais qu'il faut aussi agir et expérimenter pour vraiment apprendre. C'est plus qu'un simple think tank. Par exemple, lors d'un événement, nous avons expérimenté l'utilisation de la blockchain, ce qui a permis aux participants d'acheter leur premier Bitcoin et de comprendre vraiment la technologie. Dans un autre événement, nous avons mis en place un mini-laboratoire pour manipuler l'ADN des bactéries. L'idée est d'apprendre en faisant. L'échappé volé s'est aussi fortement orienté vers l'impact positif, en cherchant à utiliser la technologie et l'innovation au service du bien commun. Après sa dernière édition en 2018, il s'est internationalisé et est devenu "Boma", qui continue à prospérer, notamment en Océanie.
Jerome Coutou: Comment définiriez-vous la super intelligence et la différence avec l'intelligence artificielle?
Michel Levy Provençal: Il faut être précis sur les définitions. Il y a plusieurs écoles. Certains, comme Yann LeCun, font la différence entre l'IA générale et l'IA qui se rapproche des capacités humaines. Je rassemblerais les deux en un seul concept. Si on considère que l'IA générale est capable de résoudre des tâches multimodales d'un QI moyen autour de 100, alors on n'est pas loin. Je pense qu'avant 2027, on devrait atteindre l'IA générale. La super intelligence dépasserait l'intelligence humaine moyenne. Elle aurait conscience d'elle-même et une certaine autonomie d'action. Qu'est-ce que c'est que d'avoir conscience de soi? Il y a plusieurs théories. Je pense qu'on pourrait avoir une super intelligence simulée qui va nous faire croire qu'elle a conscience d'elle-même. Notre nature biologique pourrait faire la différence. L'intelligence artificielle actuelle n'a rien d'intelligent car c'est une logique probabiliste. Elle n'a pas conscience de ce qu'elle fait. Peut-être que les sens sont liés à notre nature biologique.
Jerome Coutou : J'ai envie de vous rétorquer, finalement, est-ce que le cerveau, ou le cerveau humain, ou le cerveau biologique n'est pas aussi une machine à faire de l'inférence statistique ?
Michel Levy Provençal : Sans doute, ça c'est une première question. Et puis il y a une deuxième question qui est la dimension physique et biologique du vivant. La dimension physique on va l'atteindre avec la robotique. Donc on va avoir des êtres capables de se balader dans l'environnement, de percevoir l'environnement, d'améliorer leur compréhension et leur modèle en fonction de ces interactions. C'est déjà le cas, par exemple, avec X ou les IA qui sont utilisés par Tesla. Et puis il y a une autre dimension, la dimension biologique, c'est-à-dire qu'aujourd'hui, même si on avait des IA couplés à de la mécatronique, de la robotique, ça reste du silicium, ça reste du plastique, ça reste du métal, ça n'est pas du vivant. Mais aujourd'hui, il y a tout un champ de la biologie, notamment la biologie synthétique, qui est capable de produire des brins d'ADN, de produire du vivant en laboratoire. On pourrait pourquoi pas les coupler demain avec des IA. Et il y a un autre champ qui s'ouvre, qui consiste à utiliser les mêmes mécanismes qu'en biologie synthétique, mais cette fois-ci en dépassant les lettres de l'ADN qui forge le vivant, en introduisant de nouvelles lettres, ce qu'on appelle la xénobiologie. Et donc cela forme une sorte de nouvelle branche de vivant, mais qui n'utilise plus les ATGC de l'ADN. J'avais reçu Philippe Marlière, qui est un des pionniers de cette discipline. On voit que, avec le couplage de cette capacité de créer du vivant alternatif avec de nouvelles formes d'ADN, qui ne peuvent pas s'hybrider avec le vivant tel qu'on le connaît, et la puissance de l'IA, on parle de ça à un horizon qui n'est pas un horizon d'une décennie, hein, probablement plusieurs décennies. On peut imaginer des formes d'intelligence vivante nouvelle et ça, c'est un champ fascinant qui ouvre sur les possibilités de l'évolution du vivant au sens large dans les décennies, voire les siècles à venir.
Jerome Coutou : C'est vertigineux par rapport à ce que vous venez d'évoquer, qui est passionnant. Et également, ce dont on entend beaucoup parler, la logique d'hybridation, de machine avec les puces intracérébrales, notamment celle de Neuralink d'Elon Musk, est-ce que ce ne sont pas deux sujets qui nous amènent vers une certaine posthumanité ?
Michel Levy Provençal : Oui, on est en train de construire ce posthumain. Mais en même temps, si vous connaissez cette théorie des longtermistes, qui voit l'évolution du monde et de l'humanité non pas à l'échelle du siècle, mais à l'échelle des centaines de milliers d'années, voire des millions d'années, il n'y a pas de raison qu'on soit la dernière espèce, surtout avec l'accélération qu'on vit, sauf si une catastrophe nous tombe sur la tête : catastrophe climatique, catastrophe sociale ou politique. Il n'y a pas de raison qu'on reste ce qu'on est. On est juste un maillon dans la longue chaîne de l'histoire de l'humanité. Je parle de nous, humains de l'année 2023. Donc cela ne me choque pas, cette idée du posthumain, pas du tout. On parle de révolution potentielle, sociétale, etc.
Jerome Coutou : Comment voyez-vous l'équilibre entre l'adoption rapide des nouvelles technologies, qui va de plus en plus vite, qui s'alimente les unes les autres, et la nécessité de considérer les implications éthiques et sociétales qu'elles vont nécessairement provoquer ?
Michel Levy Provençal : C'est le sujet. Si on veut pouvoir voir l'évolution de l'humain ou simplement continuer, pour que les générations futures puissent vivre, il nous faut absolument gérer cette vitesse, cette accélération de transformation des phénomènes technologiques qui ont un impact à toutes les échelles : éthique, politique, sociale, économique. Oui, il nous faut accompagner cette transition. Elle nécessite évidemment de la régulation, de l'éducation. Elle nécessite aussi de garder une certaine vision. Moi, je pense qu'il faut garder une vision optimiste de notre avenir. Cette approche qui consisterait à penser qu'il faut tout arrêter, tout conserver, parce qu'on va droit dans l'abîme, est une vision mortifère. Je garde désespérément un optimisme, pas béatif, mais raisonné, qui se traduit par le fait d'essayer de faire des choses, d'agir, de construire positivement avec les moyens et outils qu'on a aujourd'hui. Si on n'a pas cet optimisme, on est foutu. Conserver cet optimisme, c'est pour moi un prérequis pour l'avenir. C'est ce qu'on doit à nos enfants et nos petits-enfants. Ce n'est certainement pas d'avoir une vision catastrophiste du monde.
Jerome Coutou : C'est un bon pont vers la dernière question. Quel conseil donneriez-vous aux jeunes entrepreneurs, car vous avez été un entrepreneur passionné et innovant ? Qu'est-ce qui serait important à donner comme conseil aux jeunes entrepreneurs aujourd'hui pour faire une différence à l'heure du tsunami technologique ?
Michel Levy Provençal : Il y a plein de conseils. D'abord, restez curieux, lisez beaucoup, nourrissez-vous des erreurs passées. C'est très important. Si je regarde ce que j'ai fait, les erreurs que j'ai commises, je pense qu'il faut croire en son projet, en son produit, en sa vision. On est harcelé au quotidien par des gens qui nous font douter, et je pense qu'il faut tenir. Parfois on a la chance d'avoir autour de soi des gens qui nous aident, parfois pas. Mais c'est un ingrédient fondamental : croire en sa capacité à réussir, même quand on se plante. Et l'échec participe à la réussite.