Quel rapport entre les Dead et l'organisation des entreprises ?
A San Francisco, dans les années 60 un groupe de musique très populaire est devenu un phénomène culturel. Il mêlait les influences blues, country et folk avec plusieurs particularités. D’abord une grande capacité d’improvisation. Ensuite une stratégie de diffusion qui rejetait les canaux traditionnels (comme la radio en l’occurrence). Il s’appuyait exclusivement sur base de fans. Une stratégie très avant-gardiste. En effet, Ils organisaient des tournées, toujours improvisées, pendant lesquelles leurs fans étaient de plus en plus nombreux, et se retrouvaient pour diffuser la culture qui imprégnait le groupe. Une culture psychédélique, faisant la promotion de la consommation de LSD et des trips qui en résultait. Ce groupe c’était les Grateful Dead. Il a engendré une communauté qui s’est baptisé les Dead Head communément appelée les Dead.
Les Dead ont été à l’origine d’une des plus influentes communautés contre-culturelle américaine. C’est elle qui va permettre l’émergence des hippies dans le monde entier.
La musique a toujours été un catalyseur de communautés. C’est probablement le plus puissant catalyseur. Mais cette forme d’organisation humaine, qu’on appelle donc communauté, certains disent tribus, est une structure ancestrale. Elle réémerge dans le monde moderne depuis les années 60 avec les grands mouvements hippies, puis se prolonge dans différentes formes. Dans les années 80, on commence à parler de ce phénomène social comme d’un archaïsme post moderne. C’est une sorte de revivle de l’organisation tribale. Un glissement de l’individualisme triomphant vers un tribalisme où l’individu crée son identité au travers de son appartenance plus ou moins flou à des groupes sociaux.
À partir des années 2000 l’entreprise commence à être influencée par ce phénomène. Un livre va beaucoup faire parler de lui : Tribes de Seth Godin qui décrit les grands principes des communautés et comment elles pénètrent dans le monde entrepreneurial. On commence à parler d’entrepreneuriat tribal, concept qui va irriguer la startup mania. Puis d’intrapreneuriat tribal, une approche qui promeut la puissance des communautés au service de l’innovation et de la transformation des entreprises.
Pour développer ce concept, je me tourne vers Solange Derrey qui est directrice conseil et partner au sein de Brightness et qui publie ce mois-ci un livre blanc sur les communautés d’entreprises.
Bonjour Solange.
Qu’est-ce qu’on appelle aujourd’hui une communauté d’entreprise ?
Pourquoi les communautés apparaissent comme une priorité pour les directions des ressources humaines ?
Concrètement ? Comment peut-on développer une communauté si par essence c’est une organisation autonome. Ça paraît contradictoire.
La suite dans l’épisode “À quoi servent les communautés d’entreprises ?” de TRENDSPOTTING.